La messe sera célébrée ce soir à 18H pour le pére Thirion décédé voilà maintenant 10 ans. Vicaire à la paroisse pendant de nombreuses années, il avait marqué beaucoup de vanvéens, à tel point que certains l’appelaient « notre Père de Vanves ». « Vous êtes un Père pour nous tous, car vous nous apportez espoir et bonheur » avait déclaré Bernard Gauducheau lors des 90 ans de ce prêtre qui avait été fait citoyen d’honneur de la ville de Vanves. Vanves fut sa période Rouge et Or, « or pour les enfants, rouge pour le soleil couchant. C’est la période de la retraite, depuis plus de 16 ans » » confiait il à l’auteur du Blog. Ce qu’appréciaient les vanvéens chez ce prêtre, c’est son humanité qui le conduisait à rendre à l’aise croyants ou non croyants, bouffeurs de curé comme grenouilles de bénitiers, lors de cérémonies joyeuses (mariages) que malheureuses (obsèques) par des paroles toujours touchantes dont la plupart ressorte avec le souvenir d’avoir rencontré un saint homme.
C’était un gamin de Paris, pupille de la Nation après la mort de son père ancien de 14-18, qui a habité à la limite Nord de Paris en face des fortifs prés des lignes de chemins de fer portant vers l’Est et le pont de Flandres, et connu les Octrois, les abattoirs de la Villette, le canal de l’Ourcq, le bassin de la Villette. Etudiant à l’Ecole Normale d’Instituteur (en 1937), il a connu une vie d’ instituteur quelque peu bousculé à cause de la guerre. Il fait même parti des rares français qui ont entendu l’appel du 18 Juin du Général de Gaulle dans un restaurant où il avait passé la nuit, couché sur le plancher. C’est durant toute cette période de l’occupation que sa vocation a mûrie, avant d’entrer au séminaire de Saint Sulpice à Issy les Moulineaux (1946) et d’être ordonné prêtre un 21 Juin 1961 à la Cathédrale Notre Dame de Paris.
Il a vécu une trentaine d’années à Issy Moulineaux, où il a connu tout d’abord sa période Bleu à Saint Etienne, échappant à un poste de préfet dans un collège catholique, mais pas au rôle d’aumonier pour de nombreux groupes de jeunes de cette paroisse, rassemblés au sein des scouts, guides, J.O.C., sans parler des catéchismes, des écoles libres d’Issy. « Tout était bleu, nous nous retrouvions entre jeunes prêtres autour du père Liége et d’autres animateurs du renouveau théologique ou pastoral, entre aumoniers de secteur de la J.O.C, de l’ACO…Nous repensions l’église, indépendamment de vieilles structures que nous supportions plus ou moins bien ». Puis sa période rose à Saint Bruno, de la couleur brique de cette chapelle, sur les hauteurs d’Issy à côté du fort et prés des futurs ZAC Rodin avec ses tours et quartier des Epinettes, côtoyant une population cosmopolite, composée d’italiens, de portugais, d’espagnols, d’armèrniens, les familles des gardes mobiles, des ingénieurs militaires, des infirmières de l’hôpital Percy. « Du presbytère, moderne et confortable, nous avions une vue panoramique sur Paris et nous avons souvent prié, au cours des chemins de croix du vendredi saint dans les rues du quartier en contemplant les lumières de la ville ». Il y vécut Mai 1968 « alors que les gardes mobiles s’affrontaient avec leurs fils, étudiants ».
A Notre Dame de la Médaille Miraculeuse, à Malakoff, ce fut sa période Fauve par rapport aux deux précédentes, « car mes confrères qui prenaient plaisir à s’affronter comme des lions, au cours des réunions d’équipe hebdomadaire étaient, chacun à sa manière, des pasteurs très généreux, et très missionnaires. Mais les coups de grifres étaient fréquents entre eux » racontait il. Elle fut suivie d’une période Verte aux Blagis en 1984 où il est resté 10 ans. « Même si la relève n’apparait pas à l’horizon 2000 on est heureux d’être aujourd’hui prêtre au milieu d’un peuple chrétien qui prend de plus en plus de responsabilité et où, depuis des années, se sont nouées de nombreuses amitiés. Le Vert de l’Espérance n’est pas que conventionnel. Jean XXIII voyait le Concile comme un printemps de l’église, nous sommes toujours à cette saison des recherches, des initiatives, des réflexions, des conversions portées par la prière de tous « les ouvriers de l’Evangile ».
Un petit rappel de la vie d’un prêtre qui a passé sa retraite à Vanves et dont beaucoup de Vanvéens gardent encore le souvenir aujourd’hui, avec cette messe qui lui rend hommage